Les Trilobites

1 : Présentation
Les Trilobites sont des Arthropodes exclusivement marins qui ne sont connus qu'à l'état fossile. Ils sont apparus au Cambrien inférieur (première période de l'ère Paléozoïque ou primaire), il y a 520 millions d'années suite à l'épisode de l'explosion cambrienne.
L'explosion cambrienne correspond à une période relativement courte à l'échelle géologique d'environ 12 millions d'années (de - 542 à - 530) au cours de laquelle la majorité des embranchements actuels d'animaux pluricellulaires sont apparus et l'ensemble des formes de vie se sont très largement et rapidement diversifiés.
Au sein de cet environnement, les Trilobites représentent une des formes animales les plus évoluée. En effet, ce sont les premiers à avoir développé de vrais yeux, ce qui représente un véritable bond évolutif.
Les premiers Trilobites faisaient partie de l'ordre des Redlichiida, suivi quasi-immédiatement par l'ordre des Ptychopariida. Les Agnostida puis les Corynexochida apparaissent eux aussi très rapidement. La diversité d'espèces atteint vite son maximum à l'époque du Cambrien supérieur.
Le Cambrien se termine par l'une des premières extinctions de masse, et laisse place à l'Ordovicien, période au cours de laquelle de nouveaux ordres tels que les Asaphida se développent et prennent la place des précédents. Une nouvelle extinction de masse faisant suite à une importante glaciation marque la fin de cette période. C'est l'extinction Ordovicien-Silurien où 60 % des genres et 85 % des espèces disparaissent.
Par la suite, au cours de la période du Silurien, la diversification continue lentement puis à nouveau plus rapidement au cours du Dévonien. Plusieurs phases d'extinctions massives se produisent pendant l'époque du Dévonien supérieur.
Les Phacopida et les Proetida sont les deux seuls ordres, sur les cinq existant précédemment, ayant survécu à ces évènements . Les premiers s'éteignent tout de même par la suite tandis que les Proetida continuent leur évolution.
Au cours de l'étage du Carbonifère inférieur, de nombreuses nouvelles espèces apparaissent, alors qu'au Carbonifère supérieur cette diversité diminue très fortement et les Trilobites ne représentent plus alors qu'une faible part de la faune du fond marin pour s'éteindre définitivement au Permien terminal lors de la crise Permien-Trias ayant entrainé la disparition de 95 % des espèces marines et 70 % des espèces terrestres). Les cinq seuls genres à avoir vécu jusqu'à la crise sont les Pseudophillipsia, les Acropyge, les Paraphillipsia, les Kathwaia et les Cheiropyge.
Durant toute l'ère du Paléozoïque, près de 20 000 espèces auront parcouru le fond des mers, ce qui constitue une incroyable biodiversité et contribue évidemment à faire aujourd’hui le bonheur des collectionneurs spécialisés. Vous trouverez en vente sur notre site de superbes exemplaires de nombreuses espèces de Trilobites de différentes localités.

Hoplolichoides conicotuberculatus (NIESZKOWSKI 1859)
2 : Morphologie et ontogenèse
Les Trilobites doivent leur nom au fait que leur corps est divisé en trois parties longitudinales : les lobes. On distingue un lobe central (ou médian) avec de part et d'autre deux lobes latéraux (les plèvres).
Le corps des Trilobites est également divisé en trois parties dans le sens de la longueur : le céphalon que l'on peut définir comme la tête de l'animal, puis le thorax et enfin le pygidium que l'on peut définir comme une queue.
Comme précisé ci-dessus, les Trilobites furent des précurseurs dans l'évolution grâce à leurs yeux très élaborés apparus tout de suite au Cambrien basal. Ceux-ci sont en forme de croissant et positionnés de chaque côté du céphalon.
Cependant, chez les espèces vivant à des profondeurs inférieures à la zone épipélagique (zone où la lumière peut pénétrer assez profondément pour que la photosynthèse soit possible), les yeux sont absents car ils deviennent inutiles.
Le thorax est composé de segments articulés dont le nombre varie de 2 à une centaine. Le pygidium est également composé de segments mais inarticulés qui forment un ensemble rigide et ayant pu servir à la nage de l'animal. La taille du pygidium varie considérablement en fonction des espèces, mais chez les plus anciennes, ceux-ci restent relativement petits. Des épines pygidiales peuvent parfois être présentes à l'extrémité du pygidium. Dans le cas d'une pointe unique on parle de telson, dans le cas de pointes multiples on parle de cerques.
Les Trilobites possédaient un exosquelette très solide qu'ils quittaient régulièrement pour muer. Celui-ci se séparait entre le céphalon et le thorax, c'est pourquoi il est fréquent de trouver des fossiles de ces exosquelettes composé seulement de l'une ou l'autre partie. Les fossiles complets de Trilobites morts sont donc moins fréquents.
Ils possédaient également une paire d'antennes et des membres biramés, comme chez la majorité des Arthropodes, qui étaient fixés sur le thorax et le pygidium. Des membres sont dits biramés lorsqu'ils sont divisés en deux parties ou ramifiés.
Beaucoup de Trilobites avaient la possibilité de s'enrouler sur eux-mêmes en cas de danger pour protéger leur abdomen. C'est pour cette raison que l'on retrouve des spécimens fossilisés dans cette position.
Certaines espèces avaient des morphologies extrêmes avec des cornes et des épines plus ou moins grandes et nombreuses.
La taille varie considérablement selon les espèces, de 1 milimètre seulement jusqu'à plus de 70 centimètres pour le géant Isotelus rex de l'Ordovicien. Le plus grand spécimen connu de cette espèce mesure 72 centimètres et a été mis au jour dans la baie d'Hudson au Canada.
La conservation, dès le stade larvaire, de leur exosquelette nous permet de bien connaitre et comprendre le développement (ou ontogenèse) des Trilobites que l'on divise en 3 périodes principales : la période larvaire (ou protaspis), la période juvénile (ou meraspis) et la période adulte (ou holaspis).

Asaphus kowalewskii de l'ordovicien de la région de Saint Pétersbourg.

Pliomera fischeri de l'ordovicien de la région de Saint Pétersbourg.
3 : Quelques gisements emblématiques
Les Trilobites sont connus dans un grand nombre de gisements de par le monde. Ceux-ci sont datés de toutes les périodes de l'ère primaire, du Cambrien basal jusqu'au Permien terminal. Nous allons passer en revue quelques-uns de ces sites, par ordre chronologique, parmi les plus connus pour la faune de Trilobites qui y ont été découverts.
- Le Cambrien inférieur de Chengjiang dans la province du Hunan en Chine est un Lagerstätte exceptionnel d'où est connue une faune d'une très grande diversité datée de l'explosion Cambrienne. Parmi cette faune, les tout premiers Trilobites connus tels que Eoredlichia intermedia, Kuanyangia pustulosa, Yunnanocephalus yunnanensis ou encore Wutingaspis tingi. Ils étaient les proies du premier grand prédateur de Trilobites connu : Anomalocaris qui constitue un genre affilié lui aussi à l'embranchement des Arthropodes. Anomalocaris pouvait atteindre 1 mètre de longueur, ce qui est considérable par rapport à la faune Cambrienne, mais Aegirocassis, un autre genre connu dans la "Fezouata formation" de l'Anti-Atlas Marocain pouvait, lui, atteindre 2 mètres !

- Le Cambrien inférieur et moyen de la "Kaili formation" de la province du Hunan en Chine fait également partie des sites remarquables. La formation est connue principalement pour y abriter un Lagerstätte daté de la base du Cambrien moyen. On y distingue 3 zones : la zone à Bathynotus holopygous – Ovatoryctocara granulata, la zone à Oryctocephalus indicus et la zone à Olenoides jialaoensis. Vous trouverez d'excellents exemplaires de Trilobites de cette formation à vendre sur notre site. - Le Cambrien inférieur et moyen de la "Pioche formation" à l'est du Nevada (USA) présente des dépôts marins fossilifères avec une faune d'Arthropodes variée. Parmi ceux-ci, de nombreux Trilobites, très majoritairement de la famille des Olenellidae (ordre des Redlichiida) pour les niveaux du Cambrien inférieur.

Les représentants de l'ordre des Ptychopariida, sont les plus communs pour le Cambrien moyen. Parmi les 6 membres qui composent la formation, près d'une cinquantaine de genres sont recensés.
- Le Cambrien inférieur et moyen de la "Carrara formation" du sud du Nevada et de la Californie (USA) est un gisement situé au sud-est de la Vallée de la mort où affleurent des sédiments abritant une faune très riche. Près d'une centaine d'espèces de Trilobites ont été recensés parmi les 9 membres qui composent la formation. On distingue la zone à Bonnia - Olenellus, la zone à Plagiura - Poliella, la zone à Albertella et enfin la zone à Glossopleura. Les Trilobites du genre Bristolia y sont bien connus, surtout grâce à leur esthétique particulière.
- Le Cambrien moyen de la "Jince formation" au sud-ouest de Prague en République Tchèque se situe dans la zone de la "Barradian area" (en référence au géologue et paléontologue français Joachim BARRANDE 1799-1883) qui regroupe plusieurs Lagerstätten du Cambrien au Dévonien. La "Jince formation" est l'unité Cambrienne la plus fossilifère de la "Barradian area". Elle affleure dans 2 zones : la "Jince area" et la "Skryje-Tyrovice area". Les Trilobites des genres Paradoxides, Ellipsocephalus, Hydrocephalus ou encore Conocoryphe par exemple y sont bien représentés.
Les ordres Agnostida et Ptychopariida sont les plus prolifiques en terme de genre, et dans une moindre mesure l'ordre Redlichiida. Au total, plus d'une trentaine de genres ont été recensés pour la "Jince formation".
- L'Ordovicien inférieur de la "Fezouata formation", située dans l'Anti-Atlas Marocain, est représenté par l'étage du Tremadocien (Ordovicien basal) que l'on y découvre dans son intégralité, ainsi que par l'étage du Floien. Une faune de Trilobites à la préservation excellente est associée à d'autres organismes, dont certains ont conservé leurs parties molles, comme des Arthropodes des genres Furca, Leptaglaspis ou encore Anomalocaris, des éponges, des vers ... Les genres Asaphellus et Foulonia sont parmi les plus représentés au sein de la "Fezouata formation".
Certains magnifiques spécimens ont une couleur rougeâtre très caractéristique et particulièrement esthétique.
- L'Ordovicien inférieur et moyen de la région de Saint-Pétersbourg (Russie), et plus spécialement des environs de la rivière Volkhov, est connu grâce aux calcaires d'où sont issus des Trilobites d'une qualité exceptionnelle, dont la réputation a fait le tour du monde. La diversité de cette faune et leur parfaite préservation en fait des spécimens particulièrement appréciés et recherchés par les collectionneurs. Vous trouverez sur notre site quelques superbes spécimens de ces Trilobites ordoviciens à vendre.
Un très large éventail de ces Arthropodes a été décrit dans la région de Saint-Pétersbourg. Plus de 200 espèces, appartenant à de nombreuses familles comme les Asaphidae, les Harpididae, les Phacopidae ou encore les Illaenidae sont particulièrement bien représentés.
Les Trilobites ont une couleur caramel clair caractéristique sur un calcaire beige pâle, très semblable à la faune Dévonienne du sud de l'Oklahoma.

- L'Ordovicien inférieur et moyen du nord-ouest du Portugal est réputé pour ses Trilobites provenant de 3 principaux affleurements : l'Anticlinal de Valongo, le Synclinal de Buçaco et le gisement de Dornes-Mação .
On y recense au moins 5 ordres, dont les plus prolifiques en terme de diversité d'espèces sont les Phacopida et les Asaphida. De nombreux Trilobites de ces affleureme
nts atteignent de grandes tailles, de l'ordre de 30 à 40 centimètres, voire plus de 50 pour certains spécimens et même d'avantage. Même si une majorité des Trilobites ont été déformés par la tectonique, ils restent de très beaux fossiles d'une grande diversité dignes d'un fort intérêt. Les genres Dionide, Selenopeltis, Eodalmanitina ou encore Eoharpes par exemple sont particulièrement esthétiques. Ils sont associés à une faune très riche, comme des Brachiopodes, des Bivalves, des Gastéropodes, des Céphalopodes, ou encore des Echinodermes.
- L'Ordovicien moyen d'Ille-et-Vilaine en Bretagne (France) est connu pour sa faune de Trilobites provenant de plusieurs gisements situés sur quelques communes au sud de Rennes, comme Martigné-Ferchaud, Bain-de-Bretagne, la Dominelais ou encore Guichen. Les Trilobites sont généralement préservés dans des nodules phosphatés. La faune est composée de nombreux genres, on peut citer Phacopidina, Selenopeltis, Ectillaenus ou encore Neseuretus.
- L'Ordovicien supérieur du groupe de Ktaoua situé dans l'Anti-Atlas du Maroc est connu pour sa faune de Trilobites provenant de 2 formations distinctes : la "Ktaoua formation" et la "Tiouririne formation". Les Trilobites les plus emblématiques de ces gisements sont les fameux Selenopeltis dont la taille atteint une quinzaine de centimètres. Ils sont facilement reconnaissables grâce à leurs longues épines pleurales qui leurs donnent esthétique particulière. Les Flexicalymene sont également fréquents, ils sont généralement trouvés en nodules, mais contrairement aux Selenopeltis ils ont une morphologie très simple, sans aucune ornementation.
La faune associée est constituée d'Orthoceras, de Crinoides, de Brachiopodes ou encore d'autres Arthropodes du genre Furca.

- L'Ordovicien supérieur du "Beecher's Trilobite Bed" de l'état de New-York (USA) avec ses Trilobites aux parties molles pyritisées constitue un Lagerstätte exceptionnel daté du Katien. En 1876, Charles D. WALCOTT démontra que les Trilobites avaient des pattes et des antennes grâce à des sections polies très fines de milliers de spécimens d'une petite carrière qui deviendra la fameuse "Walcott Rust Quarry" dans l'état de New-York.
En 1892, William S. VALIANT découvre une petite carrière contenant une couche très mince, de seulement 3 à 4 centimètre d'épaisseur, qui contient ces fameux Trilobites à la préservation exceptionnelle. Cette couche, qui sera nommée "Beecher's Trilobite Bed", tient son nom du paléontologue Charles E. BEECHER, qui l'exploita en premier. Elle contient une faune quasi-monospécifique de Trilobites Triarthrus eatoni de la famille des Olenidae qui constituent à eux seuls 85 % de la faune. Les Trilobites Cryptolithus bellulus, Cornuproetus beecheri et Primaspis crosotus sont également décrits mais restent très anecdotiques. Le "Beecher's Trilobite Bed" contient des spécimens ayant préservés leurs tissus mous comme les antennes et les appendices biramés qui se sont pyritisés grâce à des conditions de fossilisation exceptionnelles.
De nombreux Trilobites sont fossilisés en position ventrale, ce qui permet une excellente observation de leur anatomie. Les Triarthrus eatoni ont une taille très modeste d'environ 2 centimètres même si certains atteignaient jusqu'à 5 centimètres, et la préparation de ces spécimens très fragiles est un travail délicat.

- Le Silurien inférieur de la "Rochester Shale formation" dans l'état de New-York (USA) est connu depuis la construction du canal Érié au début du XIXème siècle qui a permis la mise à jour de ce Lagerstätte très riche en Arthropodes. Parmi les genres les plus représentés, on peut citer Dalmanites, Calymene, Bumastus, Arctinurus, Radnoria, Trimerus, Decoroproetus ou encore Dicranopeltis. Les ordres Phacopida et Proetida sont les plus prolifiques en termes d'espèces. Les Corynexochida et Lichida sont un peu moins représentés.
Parmi cette faune très riche, d'autres Arthropodes emblématiques de la période Silurienne sont présents : les Euryptérides (ou scorpions de mer) qui étaient les principaux prédateurs des Trilobites. La sous-classe Eurypterida est considérée comme l'ancêtre des scorpions actuels, voire de tous les Arachnides. La présence de nombreux Trilobites portant des marques de blessures guéries prouve que les Euryptérides étaient très actifs.

- Le Silurien supérieur de l'île de Gotland (Suède) est réputé pour y abriter une faune très riche et particulièrement bien préservée, dont de superbes Trilobites. Le "Hemse group" est l'affleurement daté de l'époque du Ludlow qui renferme ces fameux Arthropodes. On y trouve entre autres les genres Proetus, Encrinurus, Acastella, Ktenoura ou encore Calymene. Les Encrinurus ainsi que les Proetus sont sans doute les Trilobites les plus esthétiques. Les premiers sont remarquables par leur ornementation céphalique granuleuse typique. La faune associée est très riche en Brachiopodes, Crinoïdes, Céphalopodes ... Parmi ces derniers, les Nautiloïdes Peismoceras sont particulièrement notables.

- Le Dévonien inférieur du "Hunton group" du sud de l'Oklahoma (USA) constitue un Lagerstätte particulièrement remarquable d'où proviennent de nombreux Trilobites d'un grand esthétisme et à la préservation parfaite. Le groupe est formé de 3 formations, la "Haragan formation, la "Bois d’Arc formation" et la "Frisco formation".
La plupart des Trilobites font partie des ordres Phacopida, Corynexochida, Proetida et Lichida. Les genres Huntoniatonia, Kainops, Paciphacops et Lochkovella sont les plus prolifiques en terme de nombre d'espèces. Pour leur esthétique particulière, on peut citer les genres Kettneraspis, Dicranurus, Ceratonurus, Laethoprusia ou Cordania qui ont de superbes ornementations. Les Dicranurus et les Ceratonurus sont sans doute les plus remarquables avec leur paire de longues épines occipitales recourbées et leurs épines pleurales dont sont ornés les segments thoraciques. Les Trilobites ont une couleur caramel clair caractéristique sur un calcaire beige pâle, très semblable à la faune Ordovicienne de la région de Saint-Pétersbourg.

Le Dévonien inférieur et moyen de l'Anti-Atlas du Maroc est mondialement connu pour les gisements d'où provient une faune très variée composée de nombreux Trilobites d'excellente qualité. La plupart des "faux" Trilobites que l'on peut trouver en vente sont d'ailleurs des copies d'exemplaires du Dévonien marocain.
On y trouve des morphotypes très variés, avec des espèces à cornes, à épines ou même ornées d'une fourche à 3 pointes prolongeant le céphalon pour le genre Walliserops. Les genres et espèces sont si nombreux qu'il serait impossible d'en faire ici une liste exhaustive, mais on peut citer quelques genres particulièrement remarquables comme Erbenochile, Koneprusia, Ceratarges, Kettneraspis, Cyphaspis, Diademaproetus ou Akantharges. Les genres Reedops, Paralejurus ou Crotalocephalus ont une morphologie plus simple sans ornementation particulière.
Vous trouverez une grande variété de ces superbes Trilobites en vente sur notre site

- Le Dévonien inférieur de Bundenbach dans le massif montagneux de Hunsrück en Allemagne est un gisement de type Lagerstätte exceptionnel d'une part pour la très grande diversité de la faune marine présente, mais également d'autre part pour la préservation parfaite sous forme pyriteuse des fossiles. Les Echinodermes constituent la majeure partie de la faune, mais les Trilobites sont également bien présents avec certains spécimens ayant préservé leurs parties molles dans une fossilisation qui rappelle l'Ordovicien supérieur du "Beecher's Trilobite Bed" de l'état de New-York (USA). Les quatre ordres typiques du Dévonien (Phacopida, Proetida, Lichida et Corynexochida) sont représentés. Les Phacopida sont de loin les mieux représentés avec une petite quinzaine d'espèces dont la plus fréquente est de loin Chotecops ferdinandi. Cette espèce est même connue par de nombreux spécimens aux parties molles fossilisés tandis que le reste de la faune de Trilobites est souvent constituée de fossiles incomplets.
D'autres Arthropodes peu communs sont connus dans ce Lagerstätte, tels que Mimetaster haxagonalis, Vachonisia rogeri, Cheloniellon calmani et Nahecaris stuertzi.

- Le Dévonien moyen de la région de l'Eifel dans l'ouest de l'Allemagne présente une faune d'âge Eifelien, étage auquel la région a donné son nom. Au moins 35 espèces de Trilobites ont été décrites, dont une grande partie sont considérés comme endémiques. L'espèce la plus courante est Geesops schlotheimi, suivie par Gerastos cuvieri, Cyphaspis ceratophthalmus et quelques rares membre de la sous-famille des Asteropyginae comme Neometacanthus stellifer. On peut également citer les genres Kettneraspis, Cornuproetus ou encore Ceratarges. Les morphes sont aussi variés que les espèces. Les Trilobites sont généralement de couleur brun foncé sur gangue calcaire ou marneuse gris foncé. - Le Dévonien moyen du "Mur des douaniers" à Vireux-Molhain dans les Ardennes françaises est aujourd'hui une réserve naturelle qui présente une faune de Trilobites abondante même si elle se limite à une douzaine d'espèces décrites. Ces Arthropodes représentaient à eux seuls près des trois quarts de la totalité de la faune benthique connue sur le site. Les Ordres Phacopida, Proetida, Lichida et Corynexochida sont présents mais la variété d'espèces reste très restreinte. Parmi les genres connus, on peut citer : Geesops, Ceratarges, Kettneraspis ou encore Cyphaspis.

- Le Carbonifère inférieur des environs de Tournai (Belgique) est connu pour ses Trilobites du Mississipien inférieur (carbonifère basal) datés du Tournaisien (étage qui tient justement son nom de cet affleurement).
Le "Calcaire de Tournai" se compose de deux formations : la "formation de Tournai" qui est la plus fossilifère et d'où proviennent les Trilobites les plus connus de la région, et la "formation d'Antoing" qui elle est beaucoup moins riche. Parmi les genres représentatifs il y a : Piltonia, Cummingella, Paladin, Parvidumus ou encore Witryides.
- Le Carbonifère inférieur de la "Lake Valley formation" dans le comté de Sierra au Nouveau-Mexique (USA) est connu pour ses Trilobites appartenant tous à l'ordre des Proetida. Un peu plus d'une vingtaine d'espèces sont décrites. Les genres les plus représentatifs sont Australosutura, Griffithidella, Namuropyge, Piltonia ou encore Thigriffides. La "Lake Valley formation" est composée de 5 membres dont le plus connu est le "Nunn member" qui est très fossilifère et qui contient également une large faune de Crinoïdes.


Les Trilobites du Permien sont bien rares mais on peut tout de même trouver des représentants provenant de quelques gisements de par le monde. On peut citer le gisement de la "Sosio formation" en Sicile (Italie) daté du Permien supérieur avec ses Microphillipsia, Proetus et Pseudophillipsia. En Russie, dans le Permien des montagnes de l'Oural, on peut trouver des Trilobites des genres Pseudophillipsia et Cummingella. Au Timor, on recense quelques rares représentants de la famille des Phillipsiidae dans les niveaux à Ammonoïdes du Permien inférieur.
4 : Les Trilobites, des fossiles souvent falsifiés
De par l'attirance particulière des collectionneurs spécialisés, les Trilobites sont sans doute parmi les fossiles les plus souvent falsifiés, d'autant plus lorsqu'il s'agit d'espèces rares ou présentant des morphes extrêmes comme de grands cerques ou de grandes cornes.
Les collages font parties des retouches les plus fréquentes. En général un collage réalisé proprement ne pose pas de problèmes. Certains Trilobites sont forcément recollés car on ne peut les découvrir qu'en cassant la gangue où ils sont emprisonnés, et celle-ci ne se clive jamais autour du fossile. Le Trilobite apparait donc en plusieurs morceaux qu'il est alors nécessaire de reconstituer.
Il est également fréquent que des manques sur le fossile soient complétés avec de la résine par exemple qui est ensuite travaillée et colorée de la couleur du fossile. Parfois ces réparations sont grossières et facilement visibles, mais parfois le travail est beaucoup plus minutieux. Il faut être d'autant plus vigilant sur des Trilobites de grande qualité ou qui paraissent trop "parfaits".
Les pointes des spécimens à appendices décollés ne sont que rarement entièrement originales, celles-ci étant souvent cassées lors de la préparation, mais vous trouverez sur notre site des Trilobites à vendre de très grande qualité qui sont garantis sans aucune restauration.
Les composites ne sont pas rares chez les Trilobites, ce sont des spécimens présentés comme entiers, mais étant en fait composés de morceaux de différents spécimens (parfois même d'espèces et de genres différents !) recollés ensemble. Cette pratique remonte au XIXème siècle, période à laquelle des hommes étaient rémunérés pour chercher des Trilobites en Europe centrale.
La rémunération était d'autant plus importante que l'espèce était rare, ce qui les incitait donc à créer de nouvelles espèces de toutes pièces pour ensuite les vendre à prix d'or.
Les Trilobites font partie des fossiles qui sont régulièrement sculptés, parfois en partie, parfois même entièrement. Il n'est pas rare de voir des trilobites dont le pygidium, des pointes génales ou encore des épines pleurales sont taillés dans la roche.
5 : Comment vérifier l'authenticité d'un Trilobite ?
Les exemples cités ci-dessus ne constituent pas une liste exhaustive des techniques d’ « amélioration » , et dans tous les cas il convient de rester prudent et de se méfier des Trilobites qui semblent trop parfaits et aux prix trop attractifs. Parfois les restaurations sont si bien faites que l'œil nu ne suffit pas à les remarquer, mais il existe des moyens de vérification.
Dans la plupart des cas, une simple loupe peut déjà permettre de faire un bon examen du fossile. Chez les Trilobites, la résine peut être détectée par la présence de minuscules bulles et trous en surface. L'examen de la gangue est aussi important ; des différences de couleur entre le dessus et le dessous de la matrice doivent alerter l'acheteur. Pour les Trilobites des calcaires Dévonien, des microfissures sont présentes naturellement sur le fossile, c'est un bon indicateur.
Au-delà de l'utilisation de la loupe classique, on peut utiliser une loupe binoculaire dont le fort grossissement permettra un examen plus détaillé de la pièce.
Les résines ont la particularité de refléter la lumière noire. Ainsi la résine apparait brillante voir fluorescente sous une lampe UV et se différencie alors immédiatement du reste du fossile original. La lampe UV est devenue un outil indispensable des collectionneurs de Trilobites.
Pour éliminer les peintures et vernis qui peuvent cacher des restaurations, une technique simple consiste à utiliser un solvant comme l'acétone qui va rapidement éliminer ces colorations et laisser apparaitre le fossile original.

6 : Conclusion
Les gisements et les espèces de Trilobites cités dans cet article ne constituent en aucun cas une liste exhaustive, et au regard des plus de 18 000 espèces recensées toutes époques et tous lieux confondus, on comprend aisément l'engouement des collectionneurs, spécialisés ou non, pour ces Arthropodes qui constituent une faune tellement diversifiée avec des morphes du plus simple au plus extrême. De plus la description régulière de nouvelles espèces, voire même de nouveau genres contribue à faire de ces représentants majeurs des mers paléozoïques, des fossiles parmi les plus connus et les plus convoités chez les collectionneurs.
